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Entrevue avec Noé André

Cette semaine, ALYPI vous propose de découvrir Noé André, ancien étudiant du Master II droit de la propriété intellectuelle de l’Université Lyon II.  Au cours de cette brève entrevue, Noé nous parle de son parcours professionnel, de la formation et nous livre de précieux conseils pour mieux appréhender ses premières expériences. Bonne lecture !

 

  • Q°1 : Vous avez d’abord suivi un M1 juriste d’entreprise, droit bancaire, de la finance et des valeurs mobilières, qu’est ce qui vous a incité à vous spécialiser en PI ?

Initialement, Noé n’était pas familier avec la propriété intellectuelle, la matière étant encore relativement nouvelle auprès des étudiants.

Dès la L1, il avait déjà pour ambition d’évoluer dans une entreprise, qui plus est à dimension internationale. C’est au cours de sa première année de master qu’il découvre la propriété intellectuelle en la choisissant comme option. En tant que musicien  et grand passionné de musique, , il s’est  particulièrement intéressé à  la matière et notamment à la protection des artistes. Cette introduction à la PI, lui aura permis d’envisager de nouveaux horizons de carrière juridique.

Force de passion et d’attrait pour la matière, il a décidé de se spécialiser en PI au sein du M2 Propriété intellectuelle – mention droit des créations artistiques à l’université de Lyon 2, dirigé à l’époque conjointement par Madame Anne-Emmanuelle Khan et  Mme Marie-Christine Piatti.

Pour la petite anecdote, Noé nous raconte que c’est l’entretien avec les directrices de master, qu’il qualifie d’ « échange humain et sympathique »,  qui l’aura fait choisir le M2 alors même qu’il avait également été accepté au sein d’ autre parcours.

 

 

  • Q°2 :  Avec du recul, quels sont, selon vous les points forts de la formation et comment celle-ci vous a-t-elle préparé à vos premières expériences ?

  

Le grand plus de notre formation est le contact et les interventions des professionnels. En effet, selon lui, les nombreux conseils qu’ils peuvent nous donner durant leurs interventions et les échanges axés sur la pratique de la matière permettent de mieux comprendre son fonctionnement et ses mécanismes parfois complexes.

C’est  un réel avantage pour mieux appréhender les premiers stages.

De son point de vue  – de son expérience en tant que stagiaire et pour avoir  également eu des stagiaires sous sa direction – Noé s’est aperçu que le contact avec les professionnels  rend la formation   « très professionnalisante »,  « ce qui fait vraiment la différence par la suite » .

D’ailleurs, il recommande de ne pas hésiter à mettre ce point en avant lors d’entretiens avec des recruteurs. « Les intervenants que nous rencontrons au cours de la formation, sont des personnes que nous serons amenés à recroiser au fil de notre carrière. Le monde de la propriété intellectuelle reste relativement petit, et cette opportunité nous permet de développer un réseau de professionnels, ce qui est une vraie chance ».

 

 

  • Q°3 : Vous êtes aujourd’hui juriste PI dans une entreprise internationale, en quoi consiste votre activité principale ?

Depuis 4 ans, Noé est juriste en propriété intellectuelle chez Moët Henessy et s’occupe notamment de la gestion du portefeuille des marques. 

Ses missions principales  ?

La stratégie de défense des produits: Noé est en charge de valider les projets amont de leur mise sur le marché (lancement de nouveaux produits) et d’établir une sorte d’état des lieux du marché en lien avec les projets qui lui sont soumis afin d’évaluer dans quelles mesures ceux-ci sont viables juridiquement (recherches d’antériorités) et de proposer des solutions les cas échéant. Aussi, il lui appartient d’établir une stratégie de dépôts de protection adaptée selon les enjeux que représentent le projet.

Le suivi des dépôts :  Il est en charge d’un portefeuille de marques détenues par le groupe. Ce qui consiste  à s‘assurer que les marques soient bien protégées et ne soient pas reproduites par des tiers (refus administratif, surveillance des marques déposées par des tiers, opposition, action en annulation, validation de la stratégie de renouvellement des marques du portefeuille

Litigation / contentieux : Lorsqu’il est saisi d’imitation ou de contrefaçons,  il lui revient de constituer un dossier avec ses équipes et de collaborer avec des avocats, afin de protéger les marques dont il est en charge.

Son activité consiste aussi à collaborer avec les divers services de l’entreprise comme le département marketing et communication, puisqu’il intervient également dans la validation des projets, est consulté  sur les diverses questions de propriété intellectuelle en lien avec leur activité comme par exemple – les aspects propriété intellectuelle des contrats de campagnes publicitaires.

En conclusion,  c’est la diversité des problématiques et des équipes avec qui l’on travaille qui rend le travail de juriste en  propriété intellectuelle intéressant.

 

  • Q°4 : Selon vous quels sont les qualités à avoir pour évoluer comme juriste ( hard skills/ soft skills ? )

Selon Noé, les 3 qualités nécessaires pour mieux appréhender la carrière de juriste sont :

  • L’organisation : il faut être capable de savoir gérer les priorités, les diverses missions qui se chevaucheront et ne pas laisser passer des projets ou des délais.

 

  • Développer sa curiosité personnelle : Ne pas hésiter à démontrer de l’intérêt pour la matière, les produits et les projets sur lesquels on travaille. Ne pas se limiter à exécuter simplement ce qui vous nous demande mais chercher à comprendre les enjeux et approfondir les questions. Cela permet de montrer sa motivation et surtout sa capacité de réflexion. C’est en posant les bonnes questions que l’on pourra donner les bonnes réponses.                

 

  •  La communication : savoir s’adapter à son interlocuteur et par conséquent savoir adapter ses échanges aux personnes avec qui on communique.  En tant que juriste nous sommes souvent amené à traduire les besoins d’un de nos services en terme juridique et il y a un travail important  qui consiste à comprendre leur fonctionnement et le langage de leur secteur afin de pouvoir produire des documents juridiques qui reflètent leurs attentes. 

En ce qui concerne les entretiens, Noé recommande de bien se renseigner sur l’entreprise/ le cabinet auquel on postule, son activité récente ou son histoire et d’adapter ses lettres de motivations en fonctions de la structure et de l’offre à laquelle on candidate. Le but étant de montrer un réel intérêt, car même si la lettre de motivation est parfois vue comme une formalité, elle peut aussi permettre d’attirer l’attention sur son profil.

Le dernier conseil de Noé pour une lettre de motivation bien structurée ?

Comme pour une lettre de motivation classique, commencer par se présenter un peu et expliquer son parcours.  Evoquer ensuite les raisons qui nous poussent à postuler à cette offre et expliquer notre attrait pour cette entreprise/cabinet. Terminer  en abordant les qualités et compétences que l’on pourrait  apporter au service –  tout en restant humble !   

 

Propos recueillis par Kamilla Boussouf, M2 Propriété Intellectuelle, Lyon 2

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